Théâtre | Parfums de plaisir et mort

THEATRE TOUT PUBLIC

DU 16 AVRIL AU 1er MAI 2010
du mercredi au samedi à 20h30, le dimanche à 17h

« PARFUMS DE PLAISIR ET MORT »
Cie Théâtre de l'Opprimé

D'après Li Ang / Textes de Isabel Ribeiro et Rui Frati
Mise en scène de Rui FRATI
durée 1h30

Plein Tarif : 16 € / Tarif Réduit : 12 € / Tarif Groupe : 10 €

Librement inspirée de l'auteure taïwanaise Li Ang, cette fresque historique baroque nous invite à plonger au cœur des déchirures d'une société en profonde mutation : celle de la si complexe Taiwan, l'ancienne Formosa.
A travers la fêlure opérée par l'explosion de la modernité, se déploie le labyrinthe des passions humaines et des revendications sociales, ethniques et culturelles.
Dans un récit finement tissé de comptes à rebours, les thèmes de la nourriture et du s exe sont dépeints comme autant d'instruments de plaisir et de mort, et nous restituent au travers de multiples personnages, les ambivalences de l'être humain.
Entre mémoires et imaginaires, et sur fond de quarante cinq années d'histoire (1945-1990), sont ainsi évoquées les années 80, avec l'arrivée du sida et de la démocratisation de Taiwan, mais aussi le début des années 50 et la « terreur blanche », avec ses corollaires de famine, de répression politique et d'oppression sociale extrême notamment vis-à-vis des femmes.

Textes : Rui Frati et Isabel Ribeiro
Mise en scène : Rui Frati
Avec : Manuela Brazil, Delphine Dey, Teresa Ferreira, Leo Frati, Antonia Hayward, Loïc Lefebvre, Vincent Vidal
Création musicale : Arrigo Barnabé / Direction Musicale : Toninho Do Carmo / Musicienne : Brenda Ohana (marimba)
Création Lumières : Tanguy Gauchet / Création Vidéo : Lauro Santhiago / Illustrations : Sylvain Barré
Costumes : Telma Savietto / Maquillage, coiffes : Marie Lanne assistée de Adeline Coste
http://www.theatredelopprime.fr/

78-80, rue du Charolais - 75012 Paris
Réservations : 01 43 40 44 44 - Administration : 01 43 45 81 20
http://www.theatredelopprime.fr/

M° : Reuilly-Diderot (sortie rue de Chaligny), Montgallet, Dugommier, Gare de Lyon RER sortie 9
Bus : 29 (arrêt Charles Bossut) / Accès handicapés

PRESSE

Parfums de plaisir et mort au Théâtre de l'Opprimé par Irène Sadowska Guillon

Posté par angelique lagarde le 24 avril 2010

Parfums de plaisir et mort d'après les œuvres de Li Ang
Mise en scène de Rui Frati
Par la Troupe du Théâtre de l'Opprimé
Musique originale de Arrigo Barnabé
Créé en 2008. Reprise au Théâtre de l'Opprimé du 16 avril au 1er mai 2010
Les stigmates de la barbarie
Le spectacle de Rui Frati et de la troupe du Théâtre de l'Opprimé à Paris , Parfums de plaisir et mort, doit son existence à la rencontre en 2007 à Taiwan, de Li Ang (née en 1952), écrivain femme de renommée internationale, connue pour ses combats politiques et son engagement pour la cause des femmes. Elle fait état dans l'ensemble de son œuvre romanesque, de la vie et de la condition des femmes taïwanaises en s'attaquant autant aux tabous politiques qu'aux coutumes ancestrales et aux interdits, notamment dans le domaine de la sexualité, qui perdurent sous l'apparente modernité de la société taïwanaise.

Le spectacle, adaptation de plusieurs œuvres de Li Ang, sur fond de 45 ans d'histoire de Taiwan (1945 - 1990), à travers des permanents allers et retours entre le passé et le présent, restitue l'explosion de la modernité dans les ambiguïtés et les singularités politiques, ethniques et culturelles de la société taïwanaise qui a du mal à s'émanciper des lois ancestrales et des contraintes de la tradition. Un homme politique résistant au régime dictatorial,condamné à la peine de mort commuée en des années de prison conserve de cette époque le parfum de la soupe de nouilles au bœuf. Une femme poussée à bout tue son mari, son bourreau. La fille d'un intellectuel humaniste se montre rebelle à toute forme de pouvoir oppressif.
Ces trois histoires s'emboîtent, s'entrelacent et forment une partition qui met en scène les diverses strates de la société depuis la misère matérielle et morale des habitants du faubourg des pécheurs à l'élite intellectuelle opposée au pouvoir en place et aux puissants hommes d'affaires détenant le pouvoir économique. Cette partition a pour fil rouge le personnage d'Ayako enfant et femme adulte, dont le parcours, du cocon du jardin paternel au cynisme du monde des affaires, permet d'évoquer l'époque des années 1950, la "terreur blanche", la famine, les répressions politiques et sociales, les exécutions à vue et des années 1980 avec l'arrivée du Sida et les débuts de la démocratisation de Taiwan.
Rui Frati tisse sur scène, avec intelligence et clarté, les trois histoires dont les courtes séquences s'imbriquent et s'enchaînent avec une belle fluidité. Une grande économie de mots, des situations finement dessinées, quelques signes ou gestes justes, parfois poétiques, suffisent pour suggérer plutôt que de montrer. Le parti pris de distanciation est tenu avec cohérence. Il n'y a pas de démonstration de violence sur le plateau, si bien que sa présence se ressent d'autant plus intensément. Sans incarnation, les sept acteurs jouant plusieurs personnages glissent avec aisance d'une histoire à l'autre. Le tissage du dialogue et du récit qui parfois devient chant renforce l'effet de distanciation. La musique originale très belle de Arrigo Barnabé, interprétée en direct par Toninho do Carmo (guitare) et Brenda Ohana (percussions) intervient tantôt comme partenaire du jeu tantôt en contrepoint.
Ce spectacle qui, sans didactisme, sans afficher des messages, est un plaidoyer poétique et poignant pour la démocratie réelle, le respect des libertés, l'émancipation de la tradition oppressive dont les femmes sont particulièrement victimes.
Irène Sadowska Guillon

Théâtre de l'Opprimé

78 rue du Charolais
75012 Paris
Réservations au 01 43 40 44 44
Site : http://www.theatredelopprime.fr/
Cet article a été publié le Samedi 24 avril 2010 à 17:41 et est catégorisé sous Théâtre, Spectacles.

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